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Veines et tracés

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Veines et tracés
du 21 Mars au 10 Mai 2009, Musée Antoine Vivenel, Compiègne


VEINES ET TRACES 2009


"Les veines du bois, répons harmoniques de tracés voulus, sentis, pensés comme autant de destinées aimantées par on ne sait quelle soif, telle la sève des arbres nourris de sol et de ciel. Appartenance à la nature et aventure de l’esprit indissolublement liées."
Madeleine Weber


DIAPORAMA DE L'EXPOSITION


« Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver » affirme René Char.

Les œuvres récentes de Madeleine Weber paraissent répondre à ces vers du poète. Au travers des reliefs qu’elle livre aujourd’hui à notre regard, l’artiste expérimente et décline son tracé sensible dans des matériaux simples : le bois, le plâtre. Le bois enserre des rectangles de plâtre, tantôt reliefs, tantôt creux, d’où surgit parfois la couleur. Lisses ou heurtées, ces surfaces offrent des sillons répondant aux veines du bois qui les entoure, s’intensifiant les uns les autres. Le rouge du sang, le bleu de l’âme, mis en lumière, apparaissent à la faveur de ces mouvements, inspirés mais résolus, obéissant à une exigence de verticalité. Deux vastes carrés amplifient ce propos : « tracés » et « trajets » matérialisent-ils nos destinées dans les lignes qui les traversent ? L’artiste nous livre-t-elle deux extraits de la Nature elle-même, la croûte terrestre heurtée de creux et de bosses qui sont comme des traces du temps ?

Un fil conducteur lie ces reliefs aux réalisations antérieures de l’artiste, depuis longtemps attachée au travail de la ligne. Deux espaces-trajets plus anciens accompagnent ces sculptures nouvelles. Ces grandes spirales de métal bleu ou rouge symbolisent autant de lignes de vie traversant l’espace et le temps, en courbes à l’amplitude et à l’espacement calculés dans une progression ouverte, croissante et décroissante. Elles témoignent à la fois de ce sens du mouvement et de ce goût des lignes qui marquent l’œuvre de Madeleine Weber, espace sensible où l’invisible manifeste sa présence.

Eric Blanchegorge
Conservateur en chef des musées de la Ville de Compiègne




A propos de « Veines et tracés »


Veines et tracés

Le milieu naturel (veines du bois) et la sphère spirituelle (tracés) s’équilibrent. Entre les veines et les tracés s’établit une relation. De la composition en harmonie de ces deux éléments surgit la synthèse de la forme et du fond.

Tracés = les cordes sensibles qui sont « en deçà » et « au delà » du visible, qui affleurent à la surface des choses et transparaissent à nos yeux, les fils d’Ariane qui nous mènent où nous n’aurions jamais songé ni consenti à aller, le réseau des liens immatériels entre beauté et nécessité.

Métaphysique du concret

Le travail de Madeleine, autant plastique que pictural, occupe le centre de sa vie, investit le lieu cardinal des points équidistants d’un mystère vital, multiple, dont le dévoilement exige que l’on prenne ses distances avec soi-même. Madeleine sculpte avec bonheur. Il s’agit d’un bonheur lucide, tout à la fois sentiment d’exigence, d’impatience, de doute, d’abandon, d’humilité, d’accomplissement, de plénitude, de joie qui rend grâce au don reçu, à l’étape franchie, peut-être la quintessence de ces instants-là d’où émerge un travail fécond sur la matière. Madeleine puise dans les formes extérieures leur contenu intérieur, transfigurant les impressions de nature dans leur expression spirituelle la plus essentielle.

L’Esprit et la vie communiquent à tous les degrés

Le travail de Madeleine ne procède pas d’une opposition formelle entre ordre spirituel et ordre temporel ; c’est le point d’aboutissement au delà des apparences entre le sensible et l’intelligible, l’être et le non-être, le fini et l’infini, recherche sans cesse renouvelée des réalités immuables qui se reflètent dans les changements continuels des réalités sensibles.

Le propos est de donner à voir que matière et esprit s’irriguent l’un l’autre, interagissent l’un sur l’autre, ne font qu’un dans l’absolu.

J-S. Weber, Mars 2009